lundi 19 juillet 2010
de l'épiphyte comme métamodèle
Par Stephen Wright, lundi 19 juillet 2010 à 12:59 :: Stephen Wright
Tout cela pour dire que je te suis s'il s'agit d'une critique de web 2.0 mais pas d'Internet comme tel. Peut-être y a t-il quelque chose à retenir pour notre discussion de l'épiphyte -- qui arrive à son terme avec la fin du cycle lunaire qui le circonscrivait. Une critique totalisante d'Internet s'informe presque forcément d'un certain métarécit, qui l'inscrit dans une logique instrumentalisante, une sorte de dialectique de la raison totalisante. Mais l'épiphytique ne semble pas nommer un métarécit, mais bien plutôt ce que Félix Guattari -- dans son usage sauvage des mots -- appelle un métamodèle. Non pas dans le sens où l'épiphytique modèle l'agir mais dans la mesure où il propose un agencement collectif au-delà de tout modèle. Autrement dit, l'épiphytique puise sa propre logique et cohérence des agencements aux il se réfère.
Je vis ces temps-ci chez mon ami Brian Holmes qui est parti, lui, vivre à Chicago. Je fais un usage épiphytique de son apartement, notamment de son excellente bibliothèque. Ce matin je feuillète un ouvrage par un certain Gary Genosko, Félix Guattari An Aberrant Introduction, et tombe sur ce passage souligné au crayon:
In Guattari's conceptual nomenclature, metamodels are not to be confused with metanarratives because they eschew universality for the sake of singularity, and the self-constitution of references, organization, relations, and limits. This makes Guattari's metamodel akin to a continuous process of automodelization that attempts to extract its own consistency... from the components of the assemblages to which it relates.
En marge, Brian notait au crayon: "This is interesting"
Je suis d'accord avec lui. Et d'autant plus quand je lis, également crayonné de sa main, ce commentaire en bas de la page, ceci:
"akin to" means that the dynamics of thinking in the metamodel is similar to the automodelization that synthesizes a whole out of a heterogeneous assemblage
Quelqu'un qui lisait notre conversation en ligne me faisait remarquer l'autre jour que s'inspirer d'un écosystème ou d'un agencement organique comme l'épiphyte pour repenser le vivre ensemble humain était éminemment problématique et rappelait des moments peu glorieux de la pensée politique. Que dire? Sinon que l'épiphytique n'appartient plus à la biologie, mais nomme un mode d'automodélisation dynamique qui synthétise un tout à partir d'agencements hétérogènes?